Rouen Resistante, inauguration du Belvédère
Vendredi 5 décembre, le Belvédère, rive gauche à Rouen à la hauteur du 30 quai Cavelier de la Salle, a été inauguré par Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, président de la Métropole et de nombreuses personnalités dont Édouard Bénard, député. Les 80 plaques installées sur la passerelle rendent hommage aux 95 femmes et hommes qui, face à l’occupant nazi et au régime fasciste de Vichy, ont choisi de dire NON. Par courage et fidélité à une certaine idée de la Liberté, ils se sont engagés dans la Résistance, souvent au prix de leur vie. Ils étaient des citoyens issus de tous les milieux sociaux, politiques, religieux, parfois opposés mais qui ont su dépasser leurs différences pour faire cause commune face au totalitarisme et à la persécution.
Ce travail de mémoire s’est co-construit avec des personnalités qualifiées de l’Université de Rouen, de l’Éducation Nationale, des Archives Départementales, de l’Office Nationale des Combattants et Victimes de Guerre, d’associations mémorielles, de la Métropole Rouen Normandie et d’élèves de lycées et collèges. L’Institut d’Histoire Sociale CGT de Seine-Maritime y a apporté sa pierre par nos travaux de recherche, nos écrits. Un grand merci à celles et ceux qui nous accompagnent, citons Catherine Voranger, Michel Croguennec, Alain Alexandre, Marie-Christine Hubert… L’IHS CGT 76 était représenté par Marie-Agnès Lallier, Sylvain Brière et André DELESTRE.
Un livret aide à la compréhension de cette visite incontournable d’un espace mémoriel unique. Chaque panneau, situé sur le garde-corps de la passerelle, donne le nom de la personne, son action et un QR code pour aller sur son itinéraire de vie et d’engagement, sa biographie. Vous y découvrirez ainsi Valentin Feldman, Claudine Guérin, Robert et Simone Chauvin, Maurice Gallouen, Annette Dien, des militants-es de notre sensibilité trop souvent invisibilisés. Les enseignantes résistantes, Madeleine (1917-2012) et Yvonne (1909-1996) Dissoubray, témoignèrent et pour Yvonne fut militante à l’Union des Femmes Françaises. Les deux donnent leur nom à la promenade sur les quais bas de la Seine rive gauche.
La cérémonie a associé, par la découverte des biographies, les chants des Partisans et de la Marseillaise, la lecture de textes travaillés en classe, des collégiens, des lycéens et leurs enseignants. La présence des familles est un autre temps fort, en particulier celle de Simone Chauvin (1911-1989), dont son arrière petite-fille découvre par ses recherches généalogiques, une héroïne du groupe FTP Jeanne d’Arc du maquis de Barneville.
Les discours du maire, des représentants d’associations se sont fait l’écho d’une mémoire vive à notre actualité brûlante dans le monde, mais aussi ici, comme l’adjointe au maire, Laura Slimani, qui a évoqué ces femmes iraniennes persécutés par l’obscurantisme religieux, ces femmes afghanes qui enseignent dans la clandestinité et la peur, ces palestiniens qui reconstruisent leur logement la nuit détruit par les colons israéliens le jour.
Par ce travail de mémoire, que l’engagement de ces femmes et ces hommes puisse inspirer les générations à venir.
André Delestre