13/08/2023

Esclavage: L’affranchissement pour les morts !

 

Cet été, ne manquez surtout pas de visiter l’une ou plusieurs des trois expositions superbes qui retracent la participation des Normands à la traite atlantique entre l’Europe, l’Amérique, l’Afrique et l’Asie aux 18e et 19e siècles. C’est au Musée de la Corderie Vallois (Notre-Dame-de Bondeville), au Havre (musée de l’Hôtel Dubocage, quartier Saint-François) et à Honfleur (musée Eugène Boudin).

Mais, comme il n’est pas possible de tout montrer dans une expo, vous ne saurez pas que l’un des opposants rouennais à l’abolition, né à la Guadeloupe, publia en 1786 un Discours sur l’esclavage des nègres, et sur l’idée de leur affranchissement dans les colonies. Dans ce livre qui fit polémique dans le Journal de Rouen — qui lui donna la parole —, outre de contester la cruauté des maitres envers les esclaves dénoncée par Bernardin-de-Saint-Pierre, et de refuser l’abolition au prétexte qu’il faudrait dépenser des sommes énormes pour indemniser les propriétaires, il avançait l’idée que, malgré tout, peut-être (mais alors à un âge avancé !), on pourrait peut-être envisager l’affranchissement des esclaves:

« Le moyen le plus simple et le plus naturel serait de fixer l’affranchissement à un âge quelconque ; soixante ans, par exemple pour les hommes, et cinquante-cinq ans pour les femmes, et à l’égard des mères de famille, aussitôt qu’elles auront cinq ou six enfants » ( page 37).

Lorsqu’on sait que les esclaves ne vivaient guère au-delà de 40 ans, on mesure la cruauté du bonhomme qui s’appelait Duval-Sanadon, qui était proche des frères Foache, armateurs et grands esclavagistes havrais, dont vous admirerez les portraits au Havre.

Lire aussi, en cliquant sur le lien « Lire l’article », l ‘éclairage apporté par Gilles  Pichavant ancien président de notre IHS et auteur de ces lignes.

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